C'est le 10 mars 1762 que Jean Calas fut supplicié. Son crime ? Etre soupçonné d'avoir étranglé son fils qui aurait eu la velléité - selon des témoignages douteux - de se convertir au catholicisme. La révocation de l'Edit de Nantes et les persécutions religieuses subies par les Protestants participent à fausser le contexte de l'affaire.
Nous ne reviendrons pas sur les détails absolument insoutenables de son exécution, ni sur les horreurs que ce bourgeois de Toulouse du subir pendant la longue instruction de son affaire. Outre la sauvagerie institutionalisée de la peine, ce qui frappe dans cette histoire, c'est l'importance des commérages qui constituèrent les "quarts" de preuves (termes et éléments juridiques de l'époque). Additionnées, elles aboutirent à la terrible sentence. Les réseaux sociaux n'ont rien inventé (mais on le savait déjà).
Voltaire fut le premier écrivain à s'investir dans un procès. C'est à l'occasion de cette célèbre affaire, qu'il publia son Traité de la Tolérance. Si cet ouvrage a permis la réhabilitation de Jean Calas, il est surtout une invitation à accepter les autres dans leurs différences et à se défier du fanatisme religieux. Un traité toujours actuel et une lumière d'intelligence face à l'obscurantisme.
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